C. Premiers pas sur InDesign

Maintenant que vous avez pu découvrir quelques outils de Photoshop, nous allons nous pencher sur le logiciel InDesign, un peu moins connu du grand public mais pourtant extrêmement pertinent si vous occupez un jour un rôle de chargé de marketing ou de communication.

Pour rappel, InDesign est un logiciel de mise en page. Il va vous permettre de créer facilement des brochures, affiches ou flyers. Si Photoshop regorge d’outils très complexes dont la maîtrise nécessite beaucoup de temps, InDesign peut se gérer dans un premier temps très simplement. Nous nous pencherons dans ce cours sur les principaux outils de ce logiciel, libre à vous d’en explorer les techniques plus complexes qui vous permettront d’aller plus loin.

Encore une fois, pour pratiquer sur ce module, vous avez la possibilité de télécharger une version d’essai de 7 jours sur le site d’Adobe : https://www.adobe.com/fr/products/indesign/free-trial-download.html

Créer votre fichier

Lorsque vous créez un nouveau fichier sur InDesign, le logiciel va vous proposer des formats d’impression par défaut. Vous y trouverez un format A4, A3 (format pour une petite affiche) ou encore A5 (format flyer). Comme nous le savons, InDesign sert à concevoir des outils print, c’est-à-dire destinés à l’impression. Aussi, le logiciel sera par défaut sur le mode colorimétrique CMJN, en 300 dpi, et utilisera une unité de mesure métrique, en millimètres ou en centimètres. Ainsi vous pouvez choisir de définir à la main vos dimensions en hauteur et largeur, ou sélectionner un format proposé par défaut. Nous choisirons ici du A4.

Sur la droite de votre menu, vous pourrez voir plusieurs paramétrages, notamment le nombre de pages que vous souhaitez avoir dans votre document, mais aussi d’autres éléments comme les colonnes, gouttières, marges ou le fond perdu.

Les colonnes et gouttières ne vous seront pas forcément utiles dans un premier temps. Il est en revanche important de comprendre les fonctions des marges et du fond perdu. Essayez donc de créer votre document en laissant le paramètre de marges par défaut (12,7 cm), et en ajoutant un fond perdu de 5 mm en haut, en bas, sur le petit fond et le grand fond.

Petite précision : les boutons représentant des maillons de chaîne vont vous permettre d’uniformiser vos choix de mesures. Si vous les décochez, vous pourrez alors mettre un chiffre différent dans chaque case. Pour l’instant, ne les décochez pas.

Vous devriez obtenir un document ressemblant à ceci :

Comprendre les paramètres d’impression

Au sein de votre document, vous voyez apparaître deux cadres : un cadre rose à l’intérieur de votre format A4, et un cadre rouge à l’extérieur.

Le cadre rose correspond aux marges : les marges sont des marges de « sécurité ». Elles vont vous permettre de délimiter les zones de contenus importants de votre fichier, qui pourraient être coupées à l’impression. En effet, une imprimante, même professionnelle, ne positionne pas toujours le papier de façon exacte, il se peut alors que votre feuille ou support soit décalé de quelques millimètres. Il serait ainsi gênant qu’un texte ou un logo soit coupé, c’est pourquoi on ne positionnera pas d’élément important comme ceux-ci au-delà de cette marge de sécurité. En général, les dimensions de cette marge vous sera indiquée par votre imprimeur si vous le lui demandez.

Le cadre rouge correspond au fond perdu : c’est le même principe que pour les marges, mais à l’inverse ! Si votre feuille se décale de quelques millimètres, et que votre contenu en bordure de fichier n’a pas été étiré jusqu’à la zone de fond perdu, vous risquez de vous retrouver avec une petite bande blanche sur le côté de votre impression, comme ceci :

Pour éviter cela, vous allez donc étirer vos éléments jusqu’à cette zone (sa dimension vous sera également précisée par votre imprimeur).

Nous pouvons résumer visuellement ces notions de marges et de fond perdu :

Si vous devez bien évidemment toujours enregistrer votre fichier en format InDesign, .indd, afin de pouvoir le reprendre et le retoucher, le format d’export que vous demandera votre imprimeur sera généralement un PDF.

Nous vous conseillons alors d’utiliser le format suivant – [PDF/X-1a:2001] – adapté et optimisé pour l’impression :

Vous verrez alors que le logiciel vous proposera diverses options d’enregistrement, et notamment la possibilité d’inclure le fond perdu à votre format PDF, en cochant tout simplement la case « Utiliser les paramètres de fond perdu du document » dans la partie « Repères et fonds perdus ».

Ces quelques notions de paramétrage d’impression étant éclaircies, nous allons pouvoir passer en revue les différents outils principaux d’InDesign. Avant cela, un point sur les différentes options d’affichage qui vous permettront d’y voir plus clair sur la qualité et le rendu de votre création.

Options d’affichage
  • Mode aperçu

 

Tout d’abord, on peut imaginer qu’il peut être difficile de se rendre compte du rendu final de son document avec tous ces cadres de marges et de fonds perdus visibles. De la même façon, dès que vous créerez un texte ou importerez une image, le cadre délimitant chaque élément sera visible, ce qui fait qu’au bout d’un moment, vous aurez réellement du mal à vous rendre compte du rendu.

Vous pouvez ainsi tout à fait travailler en ne visualisant pas ces cadres, en cliquant en haut sur « Aperçu », dans le bouton « Mode de l’écran » :

On y voit tout de suite beaucoup plus clair. Vous pouvez tout à fait travailler avec ce mode, et revenir de temps en temps sur le mode « Normal » afin de voir si vous respectez bien vos marges et fonds perdus par exemple.

  • Qualité d’affichage

Par défaut, lorsque vous allez importer des éléments comme des images, logos ou vecteurs, InDesign ne va pas les afficher en haute définition. Difficile alors de s’imaginer le rendu encore une fois, et de vérifier si la qualité de vos visuels est suffisante.

Pour afficher le rendu réel d’un élément, il vous suffira ainsi de faire un clic droit sur cet élément et aller dans « Performance d’affichage », « Affichage de qualité supérieure ». Vous y verrez alors beaucoup plus clair. Si vos images ne sont toujours pas nettes suite à cette manipulation, c’est que leur définition n’est pas suffisante pour le format de votre support.

Comme nous l’avons déjà évoqué dans le premier chapitre, la qualité des images est primordiale en graphisme. C’est déjà le cas pour les fichiers destinés au web, et en ce qui concerne les fichiers destinés au print, c’est d’autant plus vrai. La qualité d’un visuel imprimé ne trompe pas, et vous n’avez absolument par le droit à l’erreur afin de ne pas obtenir un rendu pixelisé. Oubliez les images très légères, et utilisez uniquement des fichiers en haute définition. C’est simple, plus le poids d’une image est élevé, plus sa définition est haute. Si vous téléchargez vos visuels sur une banque d’images, vous n’aurez aucun souci. Sur Google Images, vous pouvez également activer un paramètre afin de n’afficher que les résultats des « grandes » images.

Pour vérifier simplement la qualité de vos visuels, rien de plus simple : une fois que vous avez passé votre image en « qualité supérieure », utilisez l’outil zoom : en zoomant à 100%, c’est-à-dire à taille réelle de votre fichier une fois que ce dernier sera imprimé, votre visuel doit rester net. N’hésitez pas à zoomer même un peu plus, jusqu’à 150, voire 200%. Si votre visuel est toujours net, alors aucune inquiétude, il ressortira bien à l’impression. Un autre bon moyen est tout simplement d’imprimer votre visuel, de cette façon vous pourrez vous rendre compte du rendu en taille réelle.

Sur cet exemple, vous pouvez voir que l’image de droite n’est pas du tout nette, elle n’offrira donc pas un bon rendu une fois imprimée, tandis que l’image de gauche est parfaitement nette et donc en définition suffisante.

  • Affichage des repères

 

Afin d’aligner vos différents éléments entre eux ou de les centrer par exemple, InDesign vous propose d’afficher des repères automatiques, qui vous aideront grandement à structurer vos documents.

Nous vous conseillons donc d’activer ces repères, comme suit, dans « Affichage », « Grilles et repères ».

Voici une illustration du fonctionnement de ces repères :

Les repères apparaissent lorsque vous bougez vos différents éléments. Le repère rose vous indique le « milieu » de votre document, et vous confirme que votre élément est bien centré.

Les repères verts vous permettent de positionner vos éléments les uns par rapport aux autres : ici, les repères verts m’indiquent que mon bloc de texte « Titre exemple 2 » est bien centré sur la hauteur entre mon image et mon rectangle gris foncé.

Les principaux outils

Vous retrouverez dans votre barre d’outils de nombreux outils similaires à ceux vus sur Photoshop : la création de formes, de textes, la pipette, le zoom, la gestion des couleurs… tous ces outils vont se gérer exactement de la même façon.

  • Gestion des images

InDesign va en revanche notamment différer dans la manipulation des images. Essayez tout d’abord d’importer une image : comme sur Photoshop, on ira dans le menu « Fichier » pour sélectionner « Importer… ». Vous pouvez importer sur InDesign : des images (fichiers jpeg, png), des PDF, des fichiers Photoshop, ou encore des fichiers Illustrator (vecteurs).

Ici pour redimensionner votre image, pas de manipulation « Ctrl+T » comme sur Photoshop. Vous pouvez simplement cliquer sur votre image et agir dessus sans manipulation de clavier. Attention toutefois : par réflexe, pour redimensionner une image, on aura tendance à se positionner sur un coin, cliquer et bouger notre souris pour diminuer ou agrandir l’image. Sur InDesign, par défaut cette manipulation va rogner l’image, et non pas la redimensionner. Ainsi, pour redimensionner votre image sans la déformer vous avez plusieurs options. Nous vous conseillons d’effectuer la manipulation suivante : clic droit, « Transformation », « Mise à l’échelle ».

Un petit panneau de mise à l’échelle s’affichera alors :

La redimension s’effectue en pourcentage, sachant que la taille initiale de votre image est de 100%, vous appliquerez un pourcentage inférieur pour la rapetissir, ou un pourcentage supérieur pour l’agrandir. Pensez bien à vérifier que le bouton du petit maillon de chaîne est activé afin de conserver les proportions et de ne pas déformer votre image. Pour vous rendre compte en temps réel de vos modifications, cochez la case « aperçu ».

Vous pouvez également redimensionner vos images en utilisant votre souris sur un des 4 coins de l’image et en maintenant la touche « Ctrl » enfoncée. Cependant vous risquez de déformer votre image. Pour éviter cela, il vous faudra, comme sur Photoshop, maintenir la touche « Maj » enfoncée également. Si vous ne souhaitez prendre aucun risque, utilisez l’outil précédent « Mise à l’échelle ».

  • Effets

En effectuant un clic droit sur un élément, vous vous rendrez aussi compte que vous aurez accès à une galerie d’effets, dans laquelle vous pourrez notamment appliquer des ombres. N’hésitez pas à vous balader et à tester les différents effets !

  • Disposition des plans

On a vu que sur Photoshop, les différents plans se gèrent grâce à la position des calques. Sur InDesign, vous pouvez également utiliser des calques pour organiser vos éléments. Cependant, cela ne sera pas forcément indispensable dans un premier temps. Nous vous conseillons de travailler sans calque pour le moment, ce qui vous simplifiera la vie et sera largement suffisant pour une utilisation basique du logiciel.

Aussi pour définir ce qui apparaîtra en premier puis en second, troisième, ou arrière-plan, vous pouvez simplement effectuer un clic droit sur votre élément, sélectionner « Disposition », puis « premier plan », « arrière-plan ». Vous trouverez également « En avant » ou « En arrière », ce qui vous permettra de gérer les 2e, 3e, 4e plans… comme vous le souhaitez.

Encore une fois, ces quelques outils simples vous permettront d’ores et déjà de mener à bien de nombreuses réalisations sur InDesign ! Apprenez déjà à maîtriser ces premières fonctions. Vous pourrez alors vous aventurer vers les outils plus complexes. Nous vous invitons notamment à explorer davantage en visionnant cette vidéo : https://youtu.be/te2vEsvGMaA

Fichiers de liens et erreurs

Lorsque l’on travaille sur des fichiers print, on utilise comme vu précédemment des visuels en haute définition. Cela fait que votre fichier peut devenir très lourd ! Aussi InDesign ne va pas enregistrer à l’intérieur même du logiciel les différents images ou vecteurs que vous utilisez, mais va simplement faire le lien avec les dossiers où ces derniers sont stockés sur votre ordinateur.

Vous voyez en bas de votre fichier un petit rond vert « Aucune erreur ». Cela signifie qu’InDesign sait bien où se situent tous les éléments que vous avez utilisés.

En revanche, si vous importez par exemple une image sur votre fichier, et que vous supprimez cette image de votre ordinateur, ou la déplacez de dossier, InDesign ne pourra plus faire le lien avec cet élément, et affichera une erreur. Si vous double-cliquez sur la zone avec le petit rond rouge, le logiciel vous expliquera à quoi est due l’erreur.

Ainsi, lors de l’export de votre fichier pour l’impression, en PDF, vous devrez toujours vous assurer qu’il ne comprend aucune erreur ! En effet, si une image est en erreur, elle risque d’être pixélisée à l’impression, et ce même s’il s’agissait initialement d’un fichier en haute définition !

Pour éviter tout problème, le plus simple sera de créer un dossier contenant votre fichier Indesign .indd, ainsi que vos « fichiers de liens », comme suit :

Vectorisation de texte

Dernier point important de ce cours : la vectorisation du texte. Vectoriser, pour faire simple, c’est le fait de transformer votre texte en image non modifiable.

Avant d’envoyer le fichier final à votre imprimeur, il est impératif de vectoriser vos textes. Cette étape est la dernière avant l’enregistrement de votre fichier en PDF. En effet, une fois un texte vectorisé, plus possible de le modifier ! Prenez donc garde à ne pas enregistrer votre fichier en .indd avec les textes vectorisés, car vous ne pourrez plus revenir en arrière lorsque vous rouvrirez votre fichier, si vous avez repéré une faute ou une coquille à corriger.

Pour vectoriser, il faudra simplement sélectionner vos différents blocs de texte (vous pouvez en sélectionner plusieurs en maintenant la touche Maj enfoncée), puis en allant dans le menu dans « Texte », « Vectoriser ».

Alors pourquoi est-il si important de vectoriser votre texte ? Eh bien encore une fois, InDesign va simplement faire le lien sur ce qu’il va trouver dans les dossiers de votre ordinateur. Aussi, si vous utilisez une police qui n’est pas une police « classique » (comme Arial, Calibri, Times New Roman…), le rendu à l’impression risque d’être modifié. En effet, si votre imprimeur ne possède pas la police installée sur son ordinateur, son affichage peut être compromis, et vous vous retrouverez alors avec une police imprimée qui n’est pas du tout celle que vous souhaitiez utiliser à la base ! En vectorisant, rien ne pourra impacter le rendu visuel de votre texte qui sera alors sécurité.

Imaginons par exemple que l’on utilise sur notre fichier une typographie fantaisie style Harry Potter. Eh bien si le texte n’est pas vectorisé et que l’imprimeur ne possède pas cette police, voici le rendu que l’on obtiendra :

Vous voyez ainsi que le rendu obtenu à droite n’est pas du tout le rendu que l’on souhait initialement, à gauche ! Vous comprenez ainsi mieux toute l’importance de cette manipulation.

Toutes ces notions liées aux contraintes d’impression peuvent vous paraître complexes, pourtant elles résultent simplement d’une logique de fonctionnement du logiciel. Ce n’est qu’en comprenant ces contraintes que vous parviendrez à créer des fichiers au rendu professionnel et adapté.

Conclusion

Vous possédez maintenant les connaissances élémentaires théoriques et pratiques en graphisme sur Photoshop et InDesign. Encore une fois, l’essentiel reste de pratiquer, de vous documenter au maximum afin de comprendre leur utilisation, et de visionner bien sûr de nombreuses vidéos qui vous permettront de progresser. Gardez en tête qu’il vaut mieux faire des choses simples que vous maîtrisez, plutôt que des choses complexes réalisées « à peu près ». Avec la maîtrise des quelques outils vus ensemble, vous pourrez d’ores et déjà réaliser de nombreuses créations qui vous serviront dans le cadre professionnel, mais aussi dans le cadre personnel.