B. Planifier les activités & gérer la budgétisation d’un projet

Évaluation du coût d’un projet

Pour estimer les coûts de chaque activité du projet, le chef de projet utilise :

  • La structure de découpage du projet (SDP ou WBS en anglais).
  • Le besoin en matière de ressources pour l’accomplissement des activités.
  • Les tarifs associés aux ressources (humaines et matérielles).
  • La durée prévue des activités.

Les documents d’estimation, les données historiques et les renseignements sur les risques servent pour leur part à déterminer les techniques et les méthodes qui permettent d’obtenir les estimations les plus précises. Le coût du projet est la somme des coûts :

  • Des ressources humaines du projet.
  • Des ressources matérielles et logicielles du projet.

Ce coût dépend évidemment de la durée du projet. La maîtrise du budget s’effectue tout le long du cycle de vie d’un projet et elle s’appuie essentiellement sur le contrôle des coûts. En effet, les dépenses réelles sont renseignées au fur et à mesure de l’avancement du projet. Ensuite, les rapports sont générés, analysés et diffusés. L’équipe de management de projet veille à la réalisation des activités suivantes pour s’assurer que le budget reste toujours sous contrôle et le financement demeure suffisant pour achever le projet.

  • Surveiller les dépenses liées au projet et vérifier qu’elles respectent le plan de base concernant le total engagé et le rythme des dépenses.
  • Mettre les prévisions à jour en fonction des dépenses réelles et des changements approuvés.
  • Identifier les écarts de coûts et déterminer la cause de ces écarts.
  • Prendre des mesures préventives pour corriger et anticiper les écarts.

Le chef de projet dispose de plusieurs moyens pour corriger les écarts. Dans les cas où les fonds sont insuffisants, des priorités relatives à l’échéancier, aux coûts, au périmètre et à la qualité peuvent être revues avec le client ou le sponsor. Les changements apportés doivent être approuvés par le processus formel de validation des modifications mis en place. L’ensemble des coûts doit être évalué à partir de trois points : 

  • L’estimation de base du projet = coûts de toutes les activités du projet. 
  • La réserve de contenu du projet = basée sur l’expérience et le bon sens, elle doit couvrir les éléments non pointés dans le projet mais que vous savez devoir intervenir, par exemple des frais de déplacement. 
  • La provision pour risques = doit permettre de couvrir un imprévu et non de compenser une mauvaise évaluation initiale.

Voici un exemple de budgétisation des ressources humaines d’un projet. Le projet est la création d’un site Internet marchand pour une entreprise qui souhaite vendre en ligne ses produits. Un tarif journalier en fonction du profil de compétence est établi. C’est le premier tableau. Le second tableau présente les tâches en ligne, le nombre de jours d’intervention par compétence qu’elle requiert et son coût total. Par exemple, la tâche “sondage et vote en ligne” a comme coût : 1 * 450 + 2 * 570 = 1590 euros, soit 1 jour d’infographie à 450 euros la journée et 2 jours de développement à 570 euros la journée.

Concernant les ressources internes, on peut calculer leur coût journalier en se basant sur leur salaire brut. Ensuite, il suffit de multiplier ce coût journalier par le nombre de jours prévus d’intervention sur le projet. Il reste enfin à évaluer les autres coûts (mais c’est plus facile), notamment le coût des licences des logiciels nécessaires au projet, des serveurs de tests et des serveurs de production.

Élaboration du budget

Il s’agit tout simplement de mettre en mouvement le bilan de départ (qui est une photographie, une vision instantanée des ressources affectées au projet). Cette mise en mouvement comporte des événements tels que :  

  • Consommer un stock de matériel.  
  • Dépenser de l’argent disponible pour acheter une assurance.  
  • Faire payer une activité par ceux qui la fréquentent. 
  • Payer un salaire.  
  • Encaisser une subvention, etc.

L’enjeu est de prévoir ces mouvements ; le budget est donc une anticipation de la vie économique du projet. Dans une telle prévision, il y a quelques principes de base de saine gestion : 

  • Utiliser au mieux ses ressources (matérielles, compétences, …). 
  • Veiller à équilibrer les recettes et les dépenses et, si possible, à avoir un peu plus de recettes que de dépenses afin d’augmenter son potentiel d’action.

    Les outils du budget
    : l’étude financière réunit les tableaux classiques de la prévision budgétaire, qui complètent le plan de financement initial. Vos comptes prévisionnels doivent être aussi détaillés que possible, avec des estimations chiffrées réalistes. Vous devez avoir réuni des devis et réalisé, si besoin, votre étude de marché.L’étude financière aide à dégager les grands indicateurs économiques de votre projet :
  • Vos besoins en capitaux au démarrage.
  • La rentabilité de votre activité.
  • Les risques de cessation de paiement.
  • Le montant minimum des ventes à réaliser.La situation de votre structure financière durant les trois premières années. Des indicateurs qui permettront d’évaluer la solidité ou au contraire la faiblesse de votre montage, et le cas échéant de corriger le tir avant de démarrer.

LE COMPTE DE RÉSULTAT

Pour évaluer la rentabilité de votre projet, il faut monter le compte de résultat des trois premières années. Ce tableau est directement lié à l’activité : il définit les dépenses nécessaires à cette dernière et les recettes qu’elle génère. Le solde vous indique si vous obtenez des bénéfices ou des pertes. Évidemment l’objectif est d’obtenir au moins l’équilibre. En cas de bénéfice, vous pourrez envisager de l’investir l’année suivante pour augmenter votre potentiel d’action. 

LE PLAN DE TRÉSORERIE

La trésorerie, c’est l’argent disponible sur votre compte bancaire. Le plan de trésorerie sur 12 mois vous aide à savoir si vous aurez toujours de quoi payer les factures en fonction de leur date d’échéance et de vos rentrées financières. C’est donc un tableau temporel, qui définit chaque mois les mouvements de fonds prévus en encaissement et en décaissement, en TTC pour les opérations assujetties à la TVA. Il donne un solde mensuel et un solde cumulé.
Attention : un problème de trésorerie passager ne signifie nullement que l’activité n’est pas rentable. Peut-être faut-il simplement repenser l’échelonnement des dépenses par rapport aux recettes.

LE PLAN DE FINANCEMENT SUR TROIS ANS

Sur le modèle du plan de financement initial, il est recommandé de poursuivre l’analyse des besoins et des ressources en termes financiers sur trois ans. Cela vous donnera une vision plus large du développement de votre activité au-delà de l’année de démarrage, et vous permettra, ainsi qu’à vos partenaires, d’évaluer la solidité de votre structure financière. En outre, les statistiques prouvent que deux entreprises sur trois font faillite durant les trois premières années, faute d’avoir réalisé les recettes nécessaires à leur survie. Cela tient autant à une mauvaise évaluation du marché qu’à un manque de fonds propres. Pour passer le cap des trois ans, mieux vaut avoir évalué tous les aspects financiers et économiques du projet avant de démarrer. Vous vous apercevrez ainsi qu’il vous faudra peut-être contracter un emprunt bancaire.

Clôture du budget de projet

À la fin du projet, l’équipe de projet, en plus de préparer le rapport de clôture et le rapport sur les leçons apprises, réalise également les activités administratives et de clôture des contrats, et documente le processus de façon approfondie. Le budget, les relevés des dépenses et des paiements et tout autre document complémentaire relatif aux finances ou à la gestion des coûts doivent être mis à jour. Le bilan de projet devrait également préciser la façon dont les écarts de coûts ont été gérés et indiquer si les fonds initiaux du projet ou d’autres sources de financement ont été utilisés.

Le rapport de clôture de projet contient les informations clés descriptives du projet. Dernier document rédigé sur le projet, il décrit la satisfaction du donneur d’ordre par rapport au projet. Il analyse le résultat du projet ainsi que le processus par lequel ce résultat a été produit. Sa finalité est double : s’assurer que les activités de clôture sont bien réalisées et faciliter le transfert d’expérience vers les autres chefs de projet et l’organisation.

Le rapport de clôture de projet est réalisé par extraction des données déjà produites tout au long du projet : la fiche projet, les documents de planification initiale, les rapports d’avancement.

La valeur ajoutée produite par le chef de projet consiste en l’agrégation des données au sein d’un seul document, l’analyse des écarts au global, la synthèse de la satisfaction client.