B. Les tendances stratégiques du marketing digital

LA STRATÉGIE DIGITALE BOULEVERSE L’ENTREPRISE EN PROFONDEUR SUR :

• La manière de travailler dans son métier et son environnement (entre co-équipiers, entre départements, entre pays).
  Exemple : En simplifiant les échanges par groupes de conversations professionnels et d’outils de travail (Asana)
• La manière de concevoir son offre, ses services, sa relation client.
  Exemple : En créant un site web e-commerce et en utilisant les réseaux sociaux comme service après-vente. C’est notamment le cas pour les marques de téléphonie mobile comme SFR, Bouygues Telecom ou encore Orange.
• La manière de comprendre ses clients (via les data, les réseaux sociaux…).
  Exemple : Avec l’analyse des statistiques de ses utilisateurs et ses visiteurs, cela permet de mieux les comprendre et d’ajuster de ce fait votre stratégie.
• La manière d’envisager de nouveaux business.
  Exemple : En benchmarkant vos concurrents et les marchés proches de votre secteur et ce de manière beaucoup plus rapide sur internet. Vous aurez ainsi la possibilité d’identifier des marchés porteurs.
• La manière d’envisager de nouvelles visions stratégiques.
  Exemple : En créant des partenariats originaux grâce aux nouveautés technologiques comme l’association de l’application de Running Nike et les Apple Watch.
• La manière d’innover (incubateurs internes, compréhension de l’écosystème start-up…).
  Exemple : En créant des concours internes au sein de votre entreprise via les logiciels internes digitaux afin de laisser libre cours à la créativité et aux idées de vos salariés.

La transformation numérique a d’abord été perçue comme une optimisation des processus d’affaires internes : passer des équipes au numérique, raccourcir le cycle de vente grâce à des solutions numériques intégrées de bout en bout (exemple : de la commande à la trésorerie), être plus réactif, améliorer les flux de trésorerie pour mieux traiter les factures fournisseurs, passer des processus papier aux processus numériques, etc.

Mais rapidement, les entreprises ont compris que la transformation numérique dépassait ce cercle restreint d’optimisation interne. Ils en ont pris conscience avec les phénomènes de solutions omniprésentes ou perturbatrices (IOT, drones, impression 3D, Big data, etc.) qui peuvent potentiellement remettre en cause leur modèle économique et leur existence sur le marché (affaire Kodak contre la photographie numérique, mobile avec l’avènement des smartphones par Apple, le secteur automobile contre Tesla et Google car…).

La transformation digitale touche aussi le marché des entreprises et les oblige à repenser leur stratégie d’entreprise en réponse à ces changements. Les directeurs généraux se sont ainsi tournés vers ceux qui connaissent le mieux les clients : les directeurs marketing, avec de nouvelles problématiques et compétences. 

Quelles sont les révolutions potentielles qui peuvent avoir un impact sur l’environnement du marché et les clients ? De quelle nature, avec quelle amplitude, à quelle vitesse ? Comment l’entreprise se positionne-t-elle par rapport à ces changements ?

Cela contraint les différents pôles marketing à sortir de leur zone de confort et, en se basant sur l’expérience client, à repenser les fondamentaux de la proposition de valeur de l’entreprise, notamment : où se situe la création de valeur de l’entreprise par rapport à un nouvel environnement digital ? Comment cette valeur est-elle appréhendée ? Quelle est la volonté du client de payer pour cette valeur ? Comment les intermédiaires interagissent-ils dans la chaîne de valeur ? Devrait-on la repenser ? Quels risques y a-t-il à remplacer un produit/service ?

Et définir une stratégie numérique qui tienne tous ces paramètres en compte.

La clé pour apprivoiser le marketing à l’ère du numérique est de se tenir au courant des nouvelles tendances et de comprendre comment vous allez façonner votre stratégie aujourd’hui et dans les années à venir.

1/ L’avènement des stories 

Les stories peuvent être considérées comme plusieurs images ou vidéos regroupées sous la forme d’un diaporama, qui ensemble racontent une histoire.

Contrairement à une publication traditionnelle, leur durée de vie n’est que de 24 heures.

Les consommateurs les adorent parce qu’ils peuvent publier sur les réseaux sociaux plus spontanément et donc avec moins de préparation que les contenus traditionnels.

Elles ont été rendues populaires par Snapchat puis adoptées par Instagram en 2016.

Les entreprises veulent investir leur temps et leur argent dans les histoires pour profiter de ce format authentique et attrayant, qui leur permet également d’avoir toute l’attention de la personne, à :

• Humaniser leur marque
• Montrer le contenu en coulisses
• Montrer l’avancement d’un projet ou la création d’un produit
• Teaser de nouveaux produits
• Faire une annonce

De plus, l’aspect éphémère des Stories fait que les entreprises peuvent en profiter pour faire des promotions à durée limitée.

2) La recherche vocale

Aujourd’hui nous sommes tous des spécialistes de la recherche sur Google.

Par exemple, si vous souhaitez en apprendre davantage sur les tendances du marketing digital, vous feriez pratiquement la recherche suivante : “Les tendances du marketing digital”

Cela est en train de changer avec la recherche vocale mobile.

Selon Gary Vaynerchuk, une recherche Google sur quatre porte sur la reconnaissance vocale sur un smartphone.

Plutôt que d’écrire plusieurs mots-clés sans les lier à des déterminants ou des prépositions, les recherches qui ont été faites par la voix sont plus longues et sont comparables à des phrases entières.

Les professionnels du référencement savent que les mots-clés à longue traîne seront encore plus importants à l’avenir. 

On estime même la recherche vocale à 50% des recherches globales d’ici le milieu des années 2020. 

3/ La vidéo

Le marketing vidéo est à son apogée et va le rester.

YouTube, Facebook et Netflix se battent pour devenir votre deuxième TV (mais si vous avez moins de 30 ans, c’est peut-être déjà votre TV principale !).

Les internautes veulent plus de vidéo, et c’est aux entreprises de s’adapter.

Les experts ont prédit que 80 % du contenu sur le Web serait constitué de vidéos d’ici 2020.

Depuis quelques années déjà, l’intelligence artificielle (IA) fait partie de nos vies. 

L’exemple qu’on a forcément tous en tête, c’est Siri, qui existe depuis 2011 déjà ! Ce dernier a bien évolué, finis les bugs à tout va et les moqueries sur son utilité ; aujourd’hui on est très loin de ses débuts et il est un vrai compagnon de vie digitale. 

Aujourd’hui, Siri est même capable de vous rappeler des coups de téléphone importants à passer…

Dans les prochaines années, attendez-vous à voir des entreprises intégrer les assistants robots et la recherche vocale à leur stratégie digitale. Cependant, vous vous doutez bien que l’intelligence artificielle ne s’arrête pas à ça. 

Les chatbots

Ces robots qui discutent avec vous sur Messenger. Vous pensez que c’est intrusif ?

Une étude conduite par LivePerson (plusieurs milliers de personnes ont répondu à l’enquête) montre que les répondants sont plutôt positifs quant à leur expérience avec un chatbot.

38% des personnes ont apprécié l’échange contre seulement 11% ne l’ayant pas apprécié.

De plus, ces derniers sont disponibles 24 heures sur 24 ! Ils ne s’arrêtent jamais.

Cela signifie que lorsque vous n’êtes pas connecté, ils peuvent répondre à la demande d’un client. 

Mais ce n’est pas leur seule utilisation….

Parmi les raisons d’utilisation les plus fréquentes des chatbots, on retrouve :

• Obtenir une réponse rapide en cas d’urgence
• Obtenir des réponses ou des explications détaillées
• Payer une facture
• Acheter un produit
• Joindre une liste de diffusion
  

Malgré les chiffres, malgré les avantages indéniables à transformer son entreprise par le biais du digital, certaines refusent encore et toujours de se digitaliser. 

Les causes principales pour les entreprises de ne pas se digitaliser sont multiples, mais nous retrouvons dans les objections les plus compréhensibles : 

LES FONDS NÉCESSAIRES 

Beaucoup d’entreprises ne réfléchissent pas sur le long terme et y voient surtout un investissement conséquent voire impossible à supporter. 

LES COMPÉTENCES TECHNIQUES 

Autre problématique, c’est le manque de compétences techniques en interne qui suscitent le refus de passer au digital. L’entreprise ne pourrait pas supporter ces changements, elle impliquerait trop de formations, de temps à passer à former les salariés et à recruter des personnes capables de maîtriser les outils.

Cependant, la véritable problématique principale n’est pas factuelle, elle est culturelle… En effet, les entreprises y voient une réelle crainte, ne sont pas friandes du numérique et ont peur d’un changement de mode de travail, de rapport hiérarchique, que leur confort s’effondre au profit d’un nouveau système de travail. 

La stratégie digitale représente de nombreux enjeux pour une entreprise et il est important lors de sa définition de quantifier ces objectifs ou de les lister afin d’avoir une vision globale de ce que souhaite l’entreprise dans sa digitalisation.

Dans la majeure partie des cas, les consultants digitaux divisent les enjeux en deux catégories : les enjeux stratégiques et les enjeux économiques.

Bien entendu, une entreprise peut faire face à plusieurs enjeux de différents types à la fois. Comme par exemple augmenter son chiffre d’affaires, tout en se démarquant de la concurrence et en changeant les méthodes de travail de ses employés.

On retrouve les enjeux suivants pour la partie économique : 

• Augmentation du trafic vers le site  
• Promotion à moindre coût d’un produit ou d’un service de marque 
• Diminution des coûts d’acquisition 
• Réduction des budgets display  
• Mieux connaître son marché et ses cibles  
• Augmentation du CA et réduction des délais du ROI

Contrairement à une approche marketing traditionnelle, ici les enjeux sont chiffrés en temps réel et même modifiables à tout moment. En effet, nous avons abordé les différences entre marketing digital et marketing traditionnel et vous savez ce qu’il en est. Avec les outils d’analyse, un responsable marketing peut avoir un tableau de bord en direct l’informant de l’ensemble des statistiques citées plus haut.
Par exemple, ce dernier va constater que la page d’accueil de son site dispose d’un taux de rebond (le taux de rebond est un indicateur marketing qui mesure le pourcentage d’internautes qui sont entrés sur une page web et qui ont quitté le site directement, sans consulter d’autres pages) beaucoup trop élevé et va pouvoir changer d’enjeux en cours de route stratégique, en mettant du budget sur la partie visuelle de la page d’accueil qui fait fuir sa clientèle et donc réduire le nombre de clients finaux.
C’est comme si, dans le marketing traditionnel, 80% des auditeurs d’une publicité de radio changeaient de fréquence à cause de l’écoute de la publicité de la marque ; sauf qu’en marketing traditionnel, c’est malheureusement impossible à vérifier. 

On retrouve les enjeux suivants pour la partie stratégique  : 

• Augmentation de la visibilité et de l’expertise de la marque dans son secteur d’activité 
• Augmentation de la communauté de marque auprès de sa cible   
• Permet la mise en place d’une stratégie de fidélisation basée sur l’échange  
• Mise en avant des valeurs de la marque/entreprise  
•  Se démarquer de la concurrence

Cette fois-ci, ce ne seront pas les données statistiques qui feront évoluer les enjeux stratégiques mais la rapidité de l’information & de diffusion sur internet. En effet, si on prend pour exemple le démarquage de la concurrence, celui-ci se fera assez rapidement grâce aux nombreux contenus disponibles comme des études, des analyses, les données sur les marques et surtout la facilité à communiquer sur internet. C’est très rapide et si l’entreprise dispose de moyens suffisant, en plusieurs mois elle pourra se définir une image de marque, des valeurs et se distinguer de la concurrence. La différence avec le marketing traditionnel est encore plus fragrante. 

Vous l’avez surement entendu un peu partout mais le digital a entraîné avec lui de forts changements. Avec lui, de nombreux métiers sont amenés à disparaître, d’autres à évoluer et certains à se créer.

On estime que 85% des métiers existants en 2030 n’existent pas encore. 

L’intelligence artificielle, la robotique ou la réalité virtuelle transforment les métiers existants et en créent de nouveaux. Comment se positionner sur les emplois d’aujourd’hui et de demain ? 

Sans cesse remis en question, les spécialistes du digital vont faire face à une évolution du secteur, du métier et de leur compétences, ils se doivent ainsi d’être agiles au quotidien.
Une nouvelle attente est attendue de leur part : ils doivent apprendre à apprendre.

Phrase un peu clichée ? Pas vraiment, il suffit de jeter un oeil à WordPress : en l’espace de dix ans, ce CMS est passé de simple blog personnel, à fournir plus de 30% des sites du web de la planète… Vous pouvez alors imaginer les compétences des développeurs sous WordPress à la fin des années 2000 et ceux d’aujourd’hui.

Et pourtant, il n’est pas rare de trouver des spécialistes ayant pris le train de la digitalisation à ses débuts, et ceux qui sont aujourd’hui encore présents sont sans nul doute ceux qui ont appris à apprendre rapidement et efficacement.

Alors non, le digital ne détruit pas tout l’écosystème de l’emploi mais il présente une véritable révolution dans le monde du travail et les gagnants ne sont pas les plus riches, les mieux placés mais les personnes en mesure d’anticiper, de comprendre et d’appliquer rapidement.