B. Les étapes de la vidéo

Première partie : Les rushs

C’est un mot dont vous avez beaucoup entendu parler, surtout si vous suivez les making-off de films, de séries ou encore sur les différentes chaînes de vos Youtubers préférés. 

Ce terme nous vient sans surprise de l’anglais. C’est une expression que les vidéastes amateurs ou pros utilisent pour parler d’une séquence vidéo brute. 

Un rush, pour faire simple, est en fait une séquence vidéo ou rien n’a été modifié, tout a été pris directement de la caméra, sans être passé par un logiciel de montage.

Le terme rush n’est pas seulement une question de vidéo. Ce terme s’applique également lorsque vous faites un enregistrement audio.

A partir du moment où vous réalisez un enregistrement vidéo ou sonore brut, sans utiliser votre logiciel de montage, c’est un “Rush”.

De ce fait, c’est bien logiquement la partie la plus importante et que vous ne pourrez travailler de nouveau. C’est pour cela qu’il est primordial de prévoir l’intégralité de vos rushs à l’avance sans réfléchir au reste. 

Si vous avez les moyens, prenez de quoi stocker du contenu au maximum afin de prendre le plus grand nombre de rushs possible et maximiser les meilleures prises de vue.

Pour notre vidéo de San Francisco, nous avons filmé l’équivalent de 10 minutes de rushs du Motel où l’on séjournait pour ne retenir qu’une poignée de secondes au montage final. 

Ce qu’il faut donc retenir, c’est qu’il ne faut pas que vos rushs soient directement vos plans finaux car il suffit d’un rien pour que ces derniers ne soient plus valides quand vous allez les vérifier (bruits parasites, mauvaise luminosité, problème de son). Prenez donc le soin de filmer quelques plans d’essais et de faire plusieurs prises sous différents angles, etc.  

Comme cela a été évoqué plus haut, vous obtiendrez des plans dits imprévus (un animal qui passe, une situation atypique, un magnifique coucher de soleil… ) qu’il faudra apprendre à anticiper, donc apprenez à utiliser votre matériel pour pouvoir prendre en vitesse des rushs bonus.

Exemple d’un rush (qui a été accéléré au montage)

Deuxième partie : Le dérush

Maintenant que vous avez réalisé vos rushs, il est temps de faire le tri. Le premier conseil que l’on peut vous donner, c’est de structurer la lecture de vos vidéos, notamment en créant des dossiers et des sous-dossiers.

Vous avez produit beaucoup de vidéos pendant un tournage. Décors, plans de coupe, vidéos d’action, etc.

Il y a du bon et au moins utilisable – mais il y a du potentiel dans le contenu…

Voici les étapes que nous vous invitons à suivre pour faire d’une pierre deux coups (car oui, en travaillant de cette façon, vous vous donnez la possibilité d’exploiter votre contenu de façon multiple et complémentaire) :

  • Transfert de fichiers vidéo de votre appareil photo vers votre ordinateur
  • Renommer les fichiers (de façon à rapidement les reconnaître car avoir 1000 fichiers qui ressemblent à RV479.MOV, c’est difficile à cerner) 
  • Importer dans le logiciel d’édition
  • Lecture des vidéos (avec marqueurs pour distinguer de quoi il s’agit entre décors, panoramas, musiques, interviews, etc.) 
  • Segmentation des parties intéressantes (des petits clips de quelques secondes dans un rush)
  • Exportation de pièces intéressantes
  • Compression (si nécessaire) et téléchargement

 

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Troisième partie : Le montage

C’est la partie qui fait la différence entre un bon chef de projet vidéo et un mauvais chef de projet vidéo. Le montage consiste à assembler les différentes séquences que vous avez dérushées et à apporter une patte artistique, de la vie à votre film. 

Commençons par le plus simple : vous allez aligner les différentes vidéos que vous avez conservées lors de la phase de dérushage pour suivre à la chaîne tous les éléments que vous avez à disposition. 

Une fois que ceci est réalisé, c’est votre créativité qui rentre en jeu… Allez-vous, pour votre film de randonnée, suivre une chronologie classique (étape par étape) ? Allez-vous au contraire déstructurer votre timeline pour opter pour un film divisé par thématique (ascension, rencontres, repos & bonus…) ?

Quoi qu’il en soit, il faudra faire très attention au rythme qui doit être régulier et adapté à l’ambiance et à la musique. Un moment zen sera plus long, aura moins de découpe et disposera d’une musique au tempo lent… Tandis que si vous mettez en avant un moment fort de la vidéo (arrivée au sommet), vos plans seront riches, changeront rapidement et la musique associée sera une musique symphonique, par exemple.
Encore une fois, nous sommes dans l’exagération afin que vous captiez l’importance d’une bonne découpe de vos plans, de transitions et d’une bonne gestion du rythme de la vidéo…

Retenez que, par habitude, il faut privilégier des plans courts et percutants et faire en sorte qu’une harmonie globale relie tous ces plans avec de belles transitions.

Par exemple, pour la vidéo de San Francisco, une bonne transition était de montrer les locaux de Google pour ensuite faire une interview d’étudiante qui en parle. On évite de passer du coq à l’âne et de casser le rythme et l’attention des lecteurs.

Une fois que le montage est réalisé, vous aurez alors une vidéo bien coupée, montée mais qui manquera de cachet, qui fait le sel des vidéos de VLOG de vos Youtubers (du moins pour les plus talentueux)… Mais cela est tout à fait normal, puisque cela concerne notre prochaine étape : le post-montage ou la post-production.

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Quatrième partie : La post-production

Avant d’entrer dans le vif du sujet, sachez que certaines personnes considèrent que le montage et cette partie vont ensemble et que la réelle post-production est simplement une étape d’optimisation et de rendu. 

Nous avons décidé de faire cette distinction car il est important de comprendre tout ce qu’il se passe et que cette partie demande de véritables compétences créatives et de maîtrise rythmique. Au cinéma, c’est durant cette partie que les effets spéciaux prennent vie, en témoigne cette image avant/après tiré de la série Game of Thrones

 

Bien évidemment, durant vos premiers projets vidéos, la post-production sera beaucoup plus simple à réaliser ! Elle va surtout servir à donner du cachet à votre film en :

  • Utilisant des effets de Zooms/Dézooms
  • En accélérant ou ralentissant certaines scènes
  • En jouant sur la colorimétrie (voir entre les deux images : après post-production, les couleurs sont plus vives, plus éclatantes) 
  • En mettant des titres, des sous-titres, des images…
  • Ou plein d’autres choses…

Ce qu’il faut comprendre, c’est que la partie montage vient positionner l’ensemble du contenu, y mettre un ordre et un début de rythme tandis que durant la post-production, vous ne touchez plus à la durée et au positionnement des rushs, vous les embellissez ou les retravailler pour obtenir un meilleur résultat. 

Pour vous donner un exemple : Concernant la vidéo de San Francisco, nous avons fait le choix de commencer les interviews avec uniquement le son de celles-ci, et une prise de vue du décor pendant les 2 ou 3 premières secondes (et non de la personne interviewée). 

Ce léger décalage est très utilisé dans les reportages télés afin de mettre en contexte l’interview… En plus de cela, nous avons titré avec un effet dynamique chaque lieu visité et ajusté certains plans pour qu’ils collent parfaitement au rythme de la musique à certains moments (Le mouvement de danse du pied d’une étudiante sur la musique rock’n’roll). 

Bref, vous l’aurez compris, la post-production est au montage ce qu’est le dressage à la gastronomie. Il ne pourra pas sauver la saveur de votre repas mais vous permettra de garder en souvenir éternellement ce dernier s’il est réussi. 

Quatrième partie : la post-production

Avant de réellement démarrer l’exportation d’une vidéo, il faut avant tout avoir un aperçu de cette dernière, généralement les logiciels d’édition de vidéo proposent un visionnage plein écran et à 100% de sa qualité afin de juger de la performance du travail accompli. 

Généralement, vous aurez toujours des retouches à faire, et donc vous repasserez en vitesse sur les précédentes parties (il peut arriver de changer complètement plusieurs plans d’affilé).

Une fois que vous aurez terminé cette sous-étape et que votre vidéo sera prête, alors vous allez vous occuper de son exportation finale.

Le rendu final de votre montage varie en fonction de l’exportation. Elle requiert toute votre attention afin d’éviter un résultat décevant.

Mais comment marche l’exportation ? 

Un fichier vidéo est un fichier qui contient un format audio/vidéo. Les formats audio et vidéo ont des données encodées.

L’encodage consiste à plus ou moins compresser sans nuire à la qualité, avec comme outil le codec (Ompression/DECompression).
Cependant tout n’est pas si simple : vous ne pourrez pas, avec un ordinateur de faible puissance, convertir une vidéo 4K au format le plus léger du marché… Pour être honnête, nous essayons tous au début de faire une conversion ultime et le résultat est très simple : on obtient un message d’erreur, voire même le plantage de votre logiciel à répétition (si vous n’avez pas de sauvegarde automatique ou sauvegardé manuellement, c’est plusieurs minutes voire heures de travail qui peuvent disparaître…).

De ce fait, il est important de choisir le bon ratio entre performance et optimisation. Si nous devions vous conseiller un format assez fonctionnel, ce serait le format .MP4, qui se lit sur l’ensemble des supports de lecteur vidéo et le tout en qualité 1080p. 

Une fois l’exportation faite, réalisez une nouvelle vérification de la vidéo via votre lecteur de vidéo (VLC par exemple) car il peut arriver que des effets ou des couleurs diffèrent entre l’aperçu de votre logiciel de montage et lors de son visionnage sur Youtube ou votre lecteur vidéo. Prenez donc garde…