B. Développement des collaborateurs

LE COACHING
  • Processus : coaching = accompagnement psychologique d’un professionnel ou groupe de professionnels sur leur terrain de travail. Le coaching favorise l’expression de l’ensemble du potentiel du professionnel sur le plan émotionnel, organisationnel, créatif, intellectuel. Coaching : accompagnement d’une personne à partir de ses besoins professionnels pour le développement de son potentiel et de ses savoir-faire.

 

Coaching écoute Objectif limité. Prise en charge émotionnelle
Coaching opérationnel Prévention et résolution de problèmes, bon fonctionnement de l’équipe
Coaching transformationnel Aider l’organisation des collaborateurs qui sont appelés à « grandir » par le jeu des promotions

 

 

Le coaching est un travail entre deux personnes : le “coaché” et le “coach”. Ceci est une différence fondamentale par rapport à une formation même en petit groupe. Le coach n’est pas un formateur. 

  • OBJECTIFS DU COACHING

La « promotion » coaching

Il s’agit pour le collaborateur d’obtenir une « plus-value » dans son exercice opérationnel quotidien. Développement personnel du coaché : repérage et réalisation de ses ressources propres.

Exemple : 

Gilles est ingénieur, 29 ans : « Notre usine grandit de jour en jour. Nous étions une grande famille et sommes maintenant devenus une organisation. Tout va donc bien sur le plan économique et financier. Je suis manager depuis peu et j’avoue que je maîtrisais mieux les aspects plus technologiques. Je me sens timide sur le plan relationnel et je voudrais réussir à établir un meilleur contact avec les autres. J’ai renoncé à mon club de handball, il me prend trop de temps ».

Dans ce cas, le travail de coaching portera sur les phobies sociales, l’accroissement du leadership et l’amélioration du contact.

Trouver sa place et savoir évoluer au sein d’une organisation

Les objectifs sont orientés vers l’entreprise, la cohésion d’équipe, la résolution des conflits.

Exemple : 

Marcel, 50 ans, chef de service, vit une situation délicate dans un secteur dont il est responsable depuis peu. L’ancien chef de service est tombé malade et ne s’occupe plus vraiment des personnes et de l’organisation du travail. Chacun travaille dans son coin, ne se souciant pas du problème des autres. L’objectif est de faire les huit heures et de partir ensuite au plus vite. L’objectif de coaching n’est pas centré sur Marcel mais sur le reste de l’équipe.

L’objectif de Marcel est la cohésion de l’équipe. Une nouvelle organisation peut s’avérer nécessaire.

  • DÉMARCHE DU COACHING

 L’investissement dans la relation.

Le coach et son client vont poser le cadre de la relation. De la part du coach, il s’agit de se placer à l’écoute du coaché dans une attitude de respect inconditionnel. Le coaché, de son coté, prendra conscience de ce qu’il est le premier responsable des résultats qu’il recherche.

La définition en commun des objectifs, de la stratégie et des moyens pour les atteindre. 

Lorsque ce climat de confiance réciproque et que les limites claires de l’intervention sont établis, le coach pourra mettre son coaché en condition de se fixer des objectifs clairs et stimulants dans la réalisation desquels il mettra toute son énergie. Il l’accompagnera dans la sortie des situations de dilemme en favorisant la recherche de toutes les possibilités. 

Il lui donnera les moyens d’évaluer la pertinence de ses choix stratégiques et de moyens. Dans cette phase, le coaché va utiliser le coach comme un miroir intelligent et un catalyseur.

 La stimulation à agir.

Générer de l’action est l’une des composantes primordiales d’un coaching. Tout en veillant à ce que la pression de l’enjeu ne crée pas une anxiété inutile, le coach entraîne son coaché à agir selon les étapes et le calendrier de son plan d’action ; il valorise ses réussites, dédramatise les erreurs et interrompt les mécanismes d’échec. Il apporte son soutien psychologique et technique. 

Le client comptera alors sur son coach pour être le garant de la mise en pratique des résolutions qu’il a prises et son premier supporter.

L’analyse des résultats et l’apprentissage

C’est le complément indispensable pour assurer la pleine efficacité d’une prestation de coaching. C’est bien le coaché qui agit et non le coach, ce dernier se place en position de critique constructive. C’est de cette analyse que le coaché tirera les enseignements qu’il va s’approprier et qu’il pourra ensuite répliquer par lui-même.

Les étapes du coaching

  • Un entretien de coaching comprend classiquement trois temps principaux qui reprennent le contenu des points 2.1/2/3/4.
  • Un temps de récapitulation et d’analyse de ce qui s’est passé depuis la séance précédente.
  • Le coach s’attachera à faire relater par son client des faits concrets qui relient ses ressentis à son environnement et à son vécu quotidien.
  • Un temps d’élaboration des objectifs, de la stratégie ou d’évaluation des moyens à mettre en œuvre, en fonction de l’état d’avancement de l’intervention.

C’est le cœur de la pratique où le coach utilise tout à la fois : l’écoute active, le questionnement, la reformulation, son expertise du coaching et de ses processus, son recul, son bon sens, son empathie, etc. Dans l’élaboration du projet ou d’un plan d’action, le coach veille à un juste équilibre entre le nécessaire enthousiasme de son client, fortement stimulant, et l’indispensable connexion de ce projet ou de ce plan d’action à ses valeurs, besoins réels et à son potentiel ; c’est cet équilibre qui est le gage de leur faisabilité.

Un temps de valorisation du travail accompli avant et pendant la séance, de prise de résolutions et de programme d’actions. Bilan.

Le coaching est tourné vers l’action et le concret, en ce sens, il ne se limite pas à ce qui se passe pendant la séance et met l’accent sur la nécessité d’une mise en œuvre immédiate des apprentissages et des résolutions. Le coaché peut compter sur l’assistance de son coach tout au long de l’intervention.

L'EVALUATION PROFESSIONNELLE
  •   POURQUOI EVALUER LES COLLABORATEURS ?

L’évaluation porte sur plusieurs dimensions : 

  • Les performances
  • Les connaissances
  • Les compétences
  • La motivation
  • Le comportement
  • Le potentiel d’évolution

Elle permet de mieux connaître les ressources internes au service, d’apprécier les capacités des collaborateurs face aux évolutions de postes de travail, une meilleure gestion des hommes selon les motivations exprimées, d’anticiper les nouvelles compétences à acquérir. 

L’évaluation constitue un outil d’aide à la décision et aussi d’aide au progrès : 

  • Elle fait un bilan de la période écoulée, relève les réussites et les points forts
  • Elle dresse les objectifs qualitatifs et quantitatifs pour la période à venir
  • Elle définit les besoins en formation du collaborateur
  • Elle permet de faire évoluer les parcours professionnels
  • Elle aborde tous les sujets qui tiennent à cœur aux deux parties.
  • MENER UN ENTRETIEN D’ÉVALUATION

Préparer l’entretien

Le support de l’évaluation doit être connu du collaborateur. Il devrait être communiqué au collaborateur au moins deux semaines avant l’entretien. Il doit de son côté le préparer.

Si on n’est pas préparé, il faut s’attendre à des conséquences :

  • Peu de dialogue
  • Échange inégal
  • Les points importants risquent de manquer
  • Les “timides” ne pourront pas prendre confiance en eux-mêmes et gagner de l’assurance.
  • Manipulation

Du côté du manager, il y a des questions à se poser avant de mener et diriger l’entretien : 

  • Ai-je une bonne visibilité des résultats du collaborateur ? Quelles sont ses bonnes et moins bonnes performances ?
  • Quelles compétences possède mon collaborateur ?
  • Qu’en est-il de sa motivation ?
  • Quel est le moteur de chaque individu qui compose le groupe ?
  • Quel message clé dois-je faire passer ?
  • Comment est positionné mon collaborateur dans son parcours professionnel ? Peut-il évoluer ?

Il faut par ailleurs fixer un RV spécifique pour cet entretien et prévoir une organisation matérielle adaptée : temps d’1h30 à 2h et un lieu calme. Pas entre 12h et 12h30 en sautant la pause déjeuner…

Conduire l’entretien

Accueil

Introduction positive si le contexte le permet.

Mise en confiance

Avec des sujets d’actualité, vacances, week-end, la famille, le hobby, etc. : “Le blabla social.”

Structure de l’entretien

Comment va se dérouler notre entretien : 

  • durée
  • règles
  • (dialogue, etc.)

Fixer le but de l’entretien

Pourquoi tu es là ?

Pourquoi je suis là ?

  • faire le bilan
  • mieux se connaître
  • renforcer notre collaboration
  • avoir un entretien ouvert sur le passé et le futur
  • critique : d’un point négatif, aller vers le positif
  • mettre en évidence les points forts
  • améliorer les points faibles
  • fixer des objectifs concrets
  • etc.

Le cœur de l’entretien

Le chef, dans l’entretien, est un poseur de questions. Car quand on pose des questions on reçoit des réponses, et celui qui répond parle et s’engage.

  • Qui mène le débat ? : Le responsable
  • Qui pose les questions ouvertes ? : Le responsable
  • Qui parle prioritairement ? : Le collaborateur

Le responsable pose des questions ouvertes = L’entretien miroir

Conséquences de l’entretien miroir :

  • Le collaborateur prend conscience de ses propres faiblesses et des
  • Améliorations possibles
  • Le collaborateur participe
  • Le collaborateur s’engage
  • Le collaborateur fixe ses objectifs + délais

Les étapes qui sont franchies :

  1. L’accueil positif : sourire, information et valorisation du moment
  2. Le bilan de la période : observations et discussions, félicitations et points d’amélioration
  3. La projection dans l’avenir : négociation, objectifs et planification
  4. Motivation : encouragements, conseils et mise en confiance

Inviter à un échange sur les souhaits du collaborateur

Le collaborateur a l’occasion d’exprimer des souhaits spécifiques : ambitions, formations… Certains managers préfèrent éviter ces sujets, surtout s’ils ont peu de marge de manœuvre et de propositions concrètes à faire. Cela génère frustrations et déceptions. Mieux vaut permettre à la personne de s’exprimer et lui expliquer ce qui est possible et ce qui ne l’est pas.

Aborder la rémunération du collaborateur (si c’est pertinent)

Il faut valider la cohérence de la rémunération avec les résultats du collaborateur et son positionnement professionnel. Il ne s’agit pas pour autant de négocier une augmentation de salaire. Ce genre de décision intervient dans un autre cadre.

Conclure

Il faut soigner la conclusion, qu’elle s’achève sur une note positive et motivante. Il faut remettre au collaborateur un exemplaire du document d’évaluation signé par les deux parties.

 

  •  Les outils de l’entretien d’évaluation

Le document d’évaluation annuel et le guide d’entretien :

 

La mesure de performance
Les critères d'évaluation
Matrice des compétences

LES DIFFICULTÉS DE L’ENTRETIEN
  • Notre opinion est basée non seulement sur des faits mais est aussi liée à la perception parfois subjective que nous avons de notre interlocuteur.
  • Les appréciations vécues comme des critiques suscitent la méfiance et l’anxiété, en particulier lorsqu’elles portent sur des imperfections auxquelles on ne peut rien ou qui touchent trop profondément la personnalité du collaborateur. Les collaborateurs peuvent se sentir enfermés, fichés, figés, classifiés, étiquetés dans un système administratif. Le mieux est donc d’éviter à tout prix les remarques désobligeantes touchant de trop près à la personnalité du collaborateur. Quant aux autres réflexions, relatives au travail seulement, il est conseillé de les accompagner d’encouragements et d’expliquer au collaborateur qu’on lui fait confiance et que l’on reconnaît ses compétences par ailleurs.
  • Certains chefs peuvent considérer leurs collaborateurs comme des choses, des objets statiques et oublier qu’ils sont des personnes en évolution.
  • Certaines personnes vivent mal le fait d’avoir à passer cette espèce de “test”, qu’ils considèrent comme un contrôle abusif, preuve d’un management dictatorial.
  • Un collaborateur peut avoir des ennemis dans l’entreprise, et/ou certains peuvent avoir intérêt à ce qu’il ne soit pas apprécié à sa juste valeur…